mercredi 22 juillet 2015

2e étape !

Après le succès de ma première expérience de Woofing, j'ai poursuivi l'aventure en direction d'une deuxième expérience de woofing ! Ma deuxième ferme se trouve également dans la région de Gyeongi, c'est-à-dire autour de Séoul.

Cette fois-ci, l'activité principale de la ferme est : élevage de poules pour la production d'oeufs !
Activité dédiée aux woofers : collecter les oeufs
Activités annexes dédiées aux woofers : nourrir les chiens de garde (il y en a 9), désherber, planter, désherber, sortir les chèvres (qui désherbent à leur manière) et parfois empaqueter les oeufs (puis désherber encore).

Le propriétaire de la ferme est un personnage : il y a une quinzaine d'années, il a annoncé à sa famille qu'il ferait un grand voyage (qui a duré plus de deux ans) pendant lequel madame a continué l'exploitation. Ce grand voyage a nettement consolidé son niveau d'anglais (et les fermiers parlant très bien anglais ne sont pas si courants en Corée). Aujourd'hui, il est vice-président d'une association appelée "Slow Food" qui valorise la production de produits agricoles biologiques et équitables et respectueux de la biodiversté, et est très actif au niveau international (initialement il semblerait que cette association soit italienne ; il a lancé le mouvement en Corée) et national (organisation d'un grand salon tous les ans). Cette activité l'occupe beaucoup, mais il a tout de même trouvé le temps de fonder une petite usine de pain biologique à proximité ("cela ne me prend pas beaucoup de temps ! je n'y vais que deux fois par semaine !"). Bref, ce monsieur bouge beaucoup et ne passe pas énormément de temps sur la ferme (sauf le weekend : "j'aime le weekend car ce sont les jours où je peux me consacrer entièrement au travail de la ferme, c'est reposant !")

La ferme compte environ 5000 poules. Ne me demandez pas combien exactement elles produisent d'oeufs chaque jour (mais à vue de nez, je dirais environ 800 ou 1000... à confirmer peut-être un jour...). Les poules sont dans des enclos couverts et elles sont sensées pondre dans des maisonnettes en bois (mais de fait on retrouve des oeufs ailleurs)




On ne sait jamais combien d'oeufs on va trouver... beaucoup, presque pas... cela change à tous les coups. Personnellement j'aime féliciter les dames pour le travail accompli.

Il faut souvent déplacer les poules qui couvent leurs oeufs. Au début c'est assez impressionnant, quand elles gonflent leurs plumes ce qui leur fait doubler de volume avec un cri perçant ! Mais finalement elles se laissent manipuler facilement (en général), et il n'est pas rare de découvrir que la poule cachait un trésor sous ses plumes ! (10 oeufs d'un coup ! jackpot !)

Parfois des poules profitent de nos allers et venues pour s'échapper, et il faut les rattrapper... Je me dis alors que courir après une poule doit être un excellent excercice pour les gens qui jouent au rugby ! Elles peuvent être étonnament rapides, et si j'ai encore un peu peur de les blesser, il semblerait que j'ai n'aie pas en réalité besoin de m'encombrer de scrupules ! Donc je m'améliore !

Par contre, je n'aime pas les coqs... Il y en a dans tous les enclos et ils peuvent se montrer agressifs - normalement il faut leur donner un solide coup de pied pour s'en débarrasser. Je me suis faite attaquer une fois il y a une semaine, mais il semblerait qu'ils s'habituent à moi (et peut-être que mon attitude dans l'enclos prévient désormais les attaques... croisons les doigts pour que cela continue !). En tout cas, malgré la chaleur, je préfère porter des jeans au cas où un coq s'attaquerait à mes mollets.

On récolte les oeufs deux fois par jour : à 8h30 et à 15h. Et vous seriez très étonnés de constater combien d'oeufs sont produits en si peu de temps ! Il est essentiel de ramasser deux fois par jour, car sinon les poules les mangent...


Le oeufs sont ensuite nettoyés et empaquetés sur place :


Quand nous avons effectué notre travail, nous pouvons vaquer à nos occupations. Contrairement à l'hôte précédent, la famille ne vit pas dans la ferme, contrairement aux woofers. Le confort sur place est rudimentaire, mais cela me suffit pour l'été. (mais j'ai hâte de retrouver la civilisation quand même !)

La ferme est entourée de montagnes

Le baraquement des filles
Il y a des hammacs pour se reposer à mi-journée
On peut aussi se tremper les pieds dans le ruisseau
Les toilettes sont joliment décorées...
ET écologiques ! Qu'il est bon de savoir que nos déchets corporels serviront d'engrais !

Les woofers peuvent rester longtemps : la jeune polonaise qui partage mon dortoir est ici depuis plus d'un mois, et le jeune américain qui vient d'arriver a prévu de rester 6 semaines ; apparemment, plusieurs autres woofers sont restés plusieurs mois. De manière générale, cette ferme fait beaucoup appel au travail des volontaires : par exemple, un homme vient de Séoul tous les weekends (apparemment il travaille dans l'armée en semaine) pour travailler et se former, et envisage d'avoir sa propre ferme d'ici quelques années. Il y a aussi souvent des groupes de woofers qui viennent à la journée le weekend : dimanche dernier, c'étaient 4 américains (surtout des profs d'anglais vivant en Corée depuis quelques mois), 1 fille d'Afrique du Sud et une Coréenne (célibataire à 40 ans, quel scandale !) qui sont venus aider, et leur aide a été précieuse (c'était du travail sous serre où il faisait une chaleur terrible ! le travail fut beaucoup plus rapide à 8 qu'il ne l'aurait été à 3) et leur compagnie très appréciée. Evidemment, je pense que les propriétaires se satisfont de ce travail peu cher (on est très bien nourri en retour), mais je pense qu'ils ont aussi un réel plaisir à rencontrer des gens et partager leurs vues sur la production biologique.

Les woofers devaient raconter leur vies et leurs projets

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