mardi 30 juin 2015

Assiettes sales dans la rue

J'ai déjà mentionné que les Coréens pouvaient se faire livrer presque n'importe quoi, presque n'importe où, presque n'importe quand. En particulier ils n'hésitent pas à commander des plats pour se les faire livrer chez soi, au bureau, ou même dans un parc !

Les plats en question sont livrés dans les vraies assiettes en verre en ou porcelaine, et recouverts de papier célophane. Quand le plat est consommé, les clients déposent les assiettes devant leur porte et le livreur repasse les chercher. Il ne faut donc pas s'étonner de souvent voir des assiettes sales dans la rue, attendre patiemment qu'on les récupère !

Assiettes vides et sales en attente d'être récupérées dans un parking en pleine cambrousse !

Les plongeuses en apnée de Jeju

 
L'Île de Jeju est très fière de compter parmi ses spécificités les "Haenyo", c'est-à-dire les plongeuses qui récoltent les produits de la mer en apnée. Pendant plusieurs siècles, leur activité a consituté une des ressources primordiales de Jeju - même si leur nombre décroit depuis le milieu du 20e siècle, les femmes continuent de pécher et leurs représentations abondent sur l'île - un musée y est même consacré.


Au sein de ce (petit) musée, on apprend que les femmes plongeaient dès l'ère Joseon (14e-19e siècle). Malheureusement le musée n'explique pas pourquoi cette tâche, passablement ardue, était dévolue aux femmes, qui n'en devait pas moins satisfaire aux corvées ménagères. Cependant, le musée mentionne que l'ile était pauvre en ressources et soumise à des taxes importantes de la péninsule, et que donc les femmes devaient s'impliquer plus avant dans la sphère professionnelle et l'exploitation des ressources économiques.

Les plongeuses avaient établi des règles précises sur quoi pêcher, quand pécher, les sanctions encourrues en cas de non-respect des règles, les rapports hiérarchiques... Pendant longtemps, les femmes ont porté un maillot de bain en tissu, avec un petit bonnet pour que leurs cheveux ne les gênent pas sous l'eau. Au début des années 70, elles ont troqué le maillot de bain pour les combinaisons modernes, qui les protégent bien davantage du froid et ainsi leur permettent de rester plus longtemps dans l'eau (de 3 à 5h avec combinaison contre 1h avec le maillot de bain).

Au bord de la mer on trouve encore des constructions de la sorte :

(désolée, l'image est sombre !)
 Un muret en pierre circulaire à l'intérieur duquel les femmes pouvaient se changer, se réchauffer au coin d'un feu et échanger leurs trucs et astuces.

M'étant longuement promené sur les rivages, j'ai tout de même apperçu un nombre certain de plongeuses, dans l'eau ou sortant de l'eau. Evidemment, elles disposent désormais de vrais vestiaires en dur pour entreposer leur équipement et on les reconnait dans l'eau grâce à leur bouées oranges.


Si on prête l'oreille, on peut entendre le sifflement distinctif qu'elles font quand elles reprennent leur souffle : les femmes plongent jusqu'à 2 minutes en apnée et leur méthode de respiration leur permet de reprendre leur souffle rapidement et sans trop de fatigue. Mais on imagine facilement que la tâche est difficile et cela est d'autant plus impressionnant que ces femmes sont d'âges mûr voire âgées.

Les chants des Haenyos reflète la dureté de ce style de vie et peuvent être entendues au musée, chantés par des anciennes plongeuses.


"j'ai dû retourné plonger 2 jours après mon accouchement, lalala"
Les Haenyos ont également leur mémorial car elles ont dirigé quelques groupes de résistants contre les occupants japonais (évidemment, il s'agissait des seuls groupes régis par des femmes).

Si je devais émettre un bémol contre le musée, c'est son caractère parfois un peu condescendant : "bien que les plongeuses puissent sembler dures, elles n'en gardent pas moins un coeur d'or pour leur famille et demeurent des femmes qui cherchent à être jolies blablabla..."

On trouve des restaurants qui utilisent les produits pêchés par ces femmes, mais ce n'était pas trop dans mon budget pour cette fois !






lundi 29 juin 2015

Jeju Olle, randonnées 1, 8, 9, 10, 15, 20, 21

J'ai poursuivi mes randonnées sur les sentiers de Jeju Olle qui font le tour de l'île et je peux fièrement annoncer, alors que mon séjour s'achève, que j'ai marché plus de 120 km sur 8 jours !

Je dois bien reconnaitre que tous les chemins ne se valent pas.
Par ailleurs, le temps sur l'île s'est avéré très changeant et les prévisions météos incertaines : il y eut pas mal de pluie et beaucoup de vent ! En conséquence certaines randos étaient beaucoup plus photogéniques que d'autres. Voici un florilège de mes photos préférées sans ordre particulier. Les capacités de mon téléphone ont été atteintes, devant le trop de pluie / trop de vent / trop de luminosité. Soyez clément sur la qualité de ces photos !

(Cliquez sur l'image pour agrandir)


Il faisait si gris ce jour là que j'ai commencé à prendre des photos en noir et blanc, qui donne à ces paysages un caractère lunaire !












Rue typique d'un village de Jeju : étroite et bordée de murets de pierres volcaniques


Calamars en train de sécher au bord de la route (un des snacks préférés des Coréens !)


Vue imprenable sur le volcan Ilchulbong

Vue imprenable qui se paye cher en marches !

(ma photo préférée)









Cette photo pour vous donner une idée du vent qui soufflait ce jour-là... Dans le mauvais sens évidemment !




Plage avec une grande plaque de lave
 
 





 



Couleur de l'eau garantie sans filtre photographique !




lundi 22 juin 2015

Namisom

Afin de prendre un peu l'air, j'ai été faire un tour il y a quelques jours sur l'île de Namisom, située à une soixantaine de kilomètres de Seoul sur le fleuve Han.

Cette toute petite île (5 km de circonférence) rejette l'humilité et s'est déclarée "République de Namisom" où l'homme vit en harmonie avec la nature ! On ne paye pas un droit d'entrée, mais un visa. Pas de voiture sur l'île, et les déchets sont entièrement recyclés (en oeuvre d'art notamment). C'est effectivement très joli, et cela donne l'occasion de voir des oiseaux, des écureuils, et des autruches !!



En réalité cette île est surtout connue pour avoir été le lieu de tournage important d'une série télévisée de 2002 intitulée "winter sonata". Ce "drama" a eu un succès phénoménal en Asie et est considéré comme le facteur déclenchant de la "vague coréenne" appelée aussi "Hallyu", c'est-à-dire l'exportation massive de produits culturels coréens contemporains (musique, film, série TV). La Hallyu se retrouve essentiellement en Asie et un peu en Europe et Amérique du Nord.

Statue commémorant les acteurs principaux
Ce drama est à mes yeux inregardable tant il véhicule de clichés et de guimauve ! (amnésie ! maladie incurable ! amours contrariés !) - pour sa défense, peut-être qu'à sa sortie ces clichés n'étaient pas encore aussi clichés ! Mais ce drama demeure populaire en Asie où il est encore largement diffusé à la télévision, ce qui fait de cette île un lieu de pélerinage pour de nombreux Chinois, Indonésiens, Philippins et autres. Les paysages sont surtout reconnaissables par leurs belles rangées d'arbres :





On en oublie que l'île (artificielle) était d'abord le tombeau d'un valeureux général Nami executé malgré tous ses talents pour des raisons politiques à l'âge de 26 ans.


Bref, cette jolie excursion est charmante et très photogénique (mais ne mérite pas une journée entière non plus)