dimanche 20 novembre 2011

Les Vietnamiens

A chaque fois que l'on me demande comment je trouve les Vietnamiens, je me retrouve inévitablement à donner une réponse qui commence par "mmmhheuuubeeennenfaiiitmmmmhhh"...

Car les Vietnamiens sont à mes yeux aussi difficile à juger (quel vilain mot) que les Parisiens : je voudrais dire tout ce que j'apprécie chez eux, mais la première chose qui me vient à la bouche sont des critiques et des soupçons.

Une de mes collègues est venu à la rescousse de mon hésitation en me disant : "les Vietnamiens ne sont pas méchants, ils sont juste un peu rustres !!". C'est peut-être ça...

Ce qui surprend toutes les personnes qui arrivent à Hanoi, c'est d'abord la circulation : ça grouille dans tous les sens, personne ne respecte les règles (quand il y en a), on a toujours l'impression qu'on ne va pas survivre à la traversée de la rue... Et pourtant, dès que l'on monte sur une moto, tout devient plus agréable et plus fluide ; les gens conduisent lentement, font généralement attention, et quand deux motos se heurtent, les motocyclistes se relèvent, gueulent un bon coup puis repartent sans dommage... Et bien pour les Vietnamiens j'ai l'impression que c'est la même chose.

Pour commencer, on a toujours l'impression qu'ils gueulent quand ils parlent ; ils ne sont pas aidés par une langue pas très jolie et certainement pas très douce à l'oreille, et qu'ils ont l'habitude de parler fort (les klaxons les auraient-ils rendu un peu sourd ?). Pourtant faites-les parler en français et tout d'un coup ils semblent plus calmes et plus sereins...

Ensuite, il s'agit d'une population assez machiste : mon nouveau collègue (que je n'apprécie pas, et qui pourtant a vécu une bonne partie de sa vie en Suisse) m'a expliqué qu'il venait de louer un appartement près de chez sa sœur pour pouvoir aller dîner chez elle tous les soirs... et que sa petite copine passait chez lui deux fois par semaine pour faire la lessive... Son excuse ? "oh, je suis juste paresseux..."

Les femmes travaillent beaucoup dans la société vietnamiennes ; il y a très peu de femmes au foyer. Elles assurent évidemment la quasi totalité des tâches ménagères. Les statistiques montrent qu'elles sont souvent battues par leur mari ou leur belle-famille. Quand elle se marie, la femme rejoint la famille de son mari où sa belle-mère "achève son éducation", avec parfois beaucoup de tensions.

D'ailleurs, de plus en plus de femmes aujourd'hui choisissent aujourd'hui de se concentrer sur leur carrière professionnelle... et de prendre des amants ! Néanmoins le mariage demeure la norme et ma propriétaire me demande régulièrement quand je vais me marier !

Les femmes sont évidemment censées arriver vierge au mariage et beaucoup d'entre elles ne viennent pas travailler avant le mariage lorsqu'elles ont leurs règles.

C'est souvent compliqué de travailler avec les Vietnamiens car c'est le bazar ; ils ne sont pas encore très rigoureux dans leur travail ; il faut demander plusieurs fois ce qu'on veut, et toujours toujours vérifier le fruit de leur travail... et s'attendre à du retard...

Et ne jamais oublier que lorsqu'ils vous disent "oui", cela signifie que" oui", ils ont compris ce que vous disiez, cela ne signifie pas qu'ils sont d'accord.

Les Vietnamiens sont de sacrés commerçants et de sacrés vendeurs ; il ne faut surtout jamais avoir peur de négocier, mais les visages pâles se font toujours avoir ! Ils travaillent souvent beaucoup, du lundi au dimanche, de tôt le matin jusque tard le soir. Ils s'arrêtent seulement pendant le Têt, quelques jours une fois par an. Ils ne sont souvent pas fidèles à leur travail : ils quitteront sans hésitation un poste au bout de quelques mois pour un autre poste à peine mieux rémunéré dès qu'ils auront retiré tout ce qu'ils pouvaient du premier job.

L'éducation est très compétitive au Vietnam : presque tous les enfants suivent des cours supplémentaires depuis le plus jeune âge, et ils doivent passer des concours d'entrée dès le collège. Le concours d'entrée à l'Université est réputé être très difficile. L'apprentissage est davantage fondé sur la mémorisation que sur l'analyse. N'oublions pas néanmoins que l’École Polytechnique recrute au Vietnam et que, selon les dires des professeurs de l’École, les étudiants vietnamiens terminent inévitablement parmi les meilleurs de chaque promotion.

Baladez-vous n'importe où au Vietnam, et tous les enfants vous diront "Hello !" à votre passage.

Allez dans une autre ville que Hanoi ou Ho Chi Minh ville, et on vous demandera dans la rue d'où vous venez ; ils essaieront de vous faire la conversation même s'ils ne parlent que quelques mots d'anglais, et seront toujours très heureux de vous aider à vous retrouver.

Les Vietnamiens (en particulier de Hanoi) sont à mes yeux un peu comme les Parisiens ; pas très faciles d'accès d'abord et un peu déroutants ensuite, néanmoins de personnes formidables quand on apprend à les connaître et très fidèles en amitié ou professionnellement quand on a gagné leur confiance (ce qui prend du temps). Faites l'effort d'apprendre le vietnamien, et c'est incroyable de constater à quel point les portes s'ouvrent !

Je suis sûre de garder le contact avec quelques Vietnamiens de ma connaissance après la fin de mon contrat.

Et mon nouveau collègue est juste un con.

4 commentaires:

Del2 a dit…

Ouais, c'est toujours moi, je suis en mode commentïte aiguë!

Moi, je dis, Fuck Ze Collègue, le truc chiant, c'est que tu sois coincée avec...

Merci pour ce topo sur les Vietnamiens. En tant que Parisienne, je suppose que ça me parle hi hi

Del a dit…

Si tu ne commentais pas de temps à autre, j'arrêterais de bloguer !! Merci d'être ma lectrice la plus assidue (et la commenteuse la plus assidue également !!)

Anonyme a dit…

Je lis également! quand je n'oublie pas ;)

Del a dit…

merci Anonyme !