mardi 31 août 2010

Bon, je me lance.

Enfin ! me diront certaines... C'est vrai qu'après deux mois (déjà) passés au Vietnam, il était temps que je franchisse le pas : je vais prendre des cours de vietnamien.

Normalement et si tout va bien, je vais suivre dès la semaine prochaine les cours de vietnamien débutant organisés par le centre culturel français de Hanoï, les lundis, mercredis et vendredis midis. A raison d'une heure et demi de leçon trois fois par semaine pendant neuf semaines, je devrais bientôt réussir à articuler trois mots non ?

Normalement c'est financé par l'ambassade dans le cadre de ma formation.

Il était temps me direz-vous ; c'est vrai que cela fait deux mois que mon vocabulaire vietnamien se limite à :
- bonjour
- merci
- 1,2,3
- milk-shake à la mangue (ma boisson favorite).

Et pour tout dire, j'ai été étonnée de voir comment on peut effectivement vivre dans un pays sans en parler la langue. C'est facile et c'est scandaleux.

En tant qu'expatrié nous sommes accueillis par un pays qui n'est pas le nôtre, nous profitons de tous les avantages de ce pays et même plus (grâce à notre salaire européen), et je ne comprends pas comment certains ne peuvent pas avoir la courtoisie élémentaire d'apprendre quelques phrases dans la langue nationale. C'est à mes yeux aussi impoli que d'arriver chez une personne qui nous invite avec des chaussures pleines de boue et d'aller se servir directement dans le frigo.

Et pourtant, c'est courant ; de nombreux expatriés considèrent que leur anglais est très suffisant. En conséquence ils s'en tiennent à un cercle de socialisation strictement composé d'expat (il y a 2000 Français dans Hanoï, on ne se sent pas seul), ce qui n'est pas dramatique en soit.

Ce qui est plus ennuyeux c'est que, enfermé dans ce petit monde, ils prennent le risque de totalement s'isoler de la population locale... et de la considérer avec distance, et éventuellement avec mépris : "les vietnamiens ne sont pas aimables", "les vietnamiens vont toujours chercher à t'entuber", "les vietnamiens sont des faux-jetons, toujours à dire oui et à agir autrement une fois le dos tourner", etc...

Et bien oui messieurs... Si vous vous comportez comme d'arrogants expatriés sûrs de leurs droits, bien sûr que les locaux n'auront pas envie d'être courtois avec vous, et la tentation de vous duper sera forte, et vous l'aurez bien mérité.

Je n'avais jamais réalisé à quel point ne pas apprendre la langue du pays où on habite pouvait être facile et dangereux.

Pour ma défense,pendant mon premier mois je n'avais absolument pas la disponibilité intellectuelle nécessaire pour commencer à apprendre une langue ; j'avais trop de choses à assimiler, tant au niveau professionnel qu'au niveau de la vie quotidienne... Quand je rentrais le soir, j'étais trop claquée pour faire autre chose que regarder la télé... Et me coucher à 10h.

Mais depuis deux semaines, je commence à un peu m'ennuyer le soir dès que je ne sors pas... Le signe que j'ai de nouveau soif de nourriture intellectuelle ! Les cours de vietnamiens tombent à point nommé !!

Si je compte l'anglais, l'espagnol, le japonais et l'indonésien, le vietnamien sera ma cinquième langue vivante !! Même pas peur !

mercredi 25 août 2010

Petite satisfaction

Quand on est à l'étranger, surtout au début, la journée est remplie de petites victoires (quand tout se passe bien) : trouver la supérette à côté de chez soi, arriver à prononcer un mot compliqué et pourtant si utile, manier les baguettes chinoises avec dextérité.

Ma petite victoire d'hier soir m'a donné l'impression d'avoir autant de pouvoir que le président américain : j'ai rangé mon scooter toute seule !

Je m'explique : mon scooter est très très lourd et c'est là son unique inconvénient. Inconvénient qui devient majeur lorsqu'on constate que je dois le ranger tous les soirs dans un garage situé trois marches très hautes plus haut que le trottoir (déjà haut par rapport à la route). Il faut donc sortir des planches en fer pour les poser sur les marches afin de faire un toboggan à l'envers et ranger le scooter en le poussant à l'intérieur.

Et je ne peux pas le pousser toute seule, IL EST TROP LOURD !! Et les hommes non plus ne peuvent pas le pousser tous seuls, c'est trop lourd !

Seul le gardien de mon immeuble (ex amoureux transi) peut le ranger tout seul, en mettant les gaz et en conduisant la moto à l'intérieur... Mais ça fout vraiment la trouille, parce que s'il vise mal, aïe aïe aïe...

Et devoir demander de l'aide tous les soirs me foutait le bourdon. Pourquoi ? parce que je n'aime pas avoir à me reposer sur quelqu'un, et demander de l'aide en particulier (merci de ne pas trop abonder en ce sens dans vos commentaires).

Et que cela limitait (un peu) ma liberté si chérie : il fallait que je rentre toujours quand il y avait encore du monde dans la rue (il y en a tous les soirs) pour m'aider à ranger ma bécane.

Mais comme les vietnamiens se lèvent très tôt, ils se couchent tôt, donc je ne pouvais pas rentrer tard.

Et hier il pleuvait quand je suis rentrée ; ce qui n'est pas inhabituel, loin de là, mais comme il avait plu une bonne partie de la journée, il n'y avait pas grand monde à côté de chez moi, chose rare à 18h30.

Donc j'ai sorti les planches en fer, j'ai enjambé ma bécane, mis les gaz, et conduit à l'intérieur du garage toute seule comme une grande !

Et comme d'habitude, il s'agissait d'une chose dont on se fait tout un monde et qui finalement n'est pas si difficile.

Donc maintenant je peux crier : LIBERTE ! INDEPENDANCE ! yeah ! je suis la meilleure!

Et rassurez-vous, je continue de faire attention sur ma bécane !

Mais Pourquoi ?? (1)

Mais pourquoi de si nombreux hommes vietnamiens se font pousser les ongles ?

Parce que c'est un signe de statut social : s'ils ont les ongles longs, c'est qu'ils n'ont pas à travailler avec leurs mains ; ils ont donc un statut social plus élevé que les ouvriers, les paysans, et autres.

Et oui, c'était comme avoir la peau blanche dans la noblesse il y a quelques siècles en France !

jeudi 12 août 2010

Le scooter, j'ai, j'ai pas, je fais, je fais pas

Pour les rares personnes qui ne le savent pas encore, j'ai loué un beau gros scooter!! Je conduis depuis à peu près trois semaines maintenant, et je n'ai encore tué personne, pas même moi !

Honnêtement, apprendre à conduire dans le centre d'Hanoi est particulièrement flippant ! Les scooters roulent dans tous les sens, les klaxons fusent de partout, les rues sont petites et encombrées de scooter, de piétons, de marchands, et parfois même de voitures ! Sans oublier les travaux qui trouent la ville !

Néanmoins je m'y suis mise, j'ai appris à maîtriser le frein d'abord, le klaxon ensuite, l'accélérateur enfin.

Après quelques semaines de pratique quotidienne, je me sens très à l'aise sur ma bécane; en fait, j'aime même beaucoup conduire ! Quand il fait chaud, c'est l'un des rares moyens d'avoir un peu d'air frais dans la figure ! Et puis, la conduite "fluide" (alias totalement désordonnée) a beaucoup de charme !

Je trouve que maintenant que je suis à l'aise, je peux faire un premier point sur ma conduite par rapport à celle de tous les vietnamiens qui m'entourent ; il est fort possible qu'après avoir lu ce message, mes parents sautent dans le premier avion pour me ramener de force à la maison !

Le scooter : je ne fais pas (encore), je n'ai pas :

- je ne conduis pas sur les trottoirs quand je trouve qu'il y a trop de monde sur la chaussée.
- je ne transporte pas 70 kg de bagage sur la "place passager" (c'est à dos de moto qu'on m'a apporté ma grosse valise et mon énorme malle !!)
- je ne monte pas en amazone comme passager (dommage, c'est la classe)
- je ne prends pas plus d'un passager sur mon scooter ; je sais qu'ici on y monte souvent à trois, parfois à quatre, moi je m'arrête au classique deux personnes pour deux roues
- je ne conduis pas à plus de 40 km/h, le plus souvent je conduis à 30. Pourquoi ? Parce que tout le monde conduit à 30 km/h, et que le premier principe de sécurité routière ici est de s'insérer dans le flux de la circulation ! Et pourquoi tout le monde roule lentement? parce que les hommes ne veulent pas mettre en danger leur femmes et leurs enfants qui sont sur la moto ! ou leur chien... ou leur amies... ou leur collègue...
- je ne range pas mon scooter toute seule dans mon "garage", parce qu'il est beaucoup trop lourd pour que je lui fasse monter les marches toute seule... Donc je fais mes yeux de chien battu et il y a toujours un garçon qui vient m'aider.
- je ne téléphone pas en conduisant, et je n'envoie pas de texto en conduisant non plus ; et je n'ai pas l'intention de m'y mettre, les gens qui le font sont des dangers ambulants, mon collègue très aimé notamment !
- je n'ai pas de masque contre la pollution ; pourtant ce ne serait pas du luxe.
- je ne prends pas les ronds points à l'envers.
- je ne me repère pas encore bien ; en fait, je m'en tiens aux trajets de type : tout droit, tout droit, tout droit, à droite, et tout droit, tout droit, tout droit... La vieille ville est particulièrement galère pour se repérer, toutes les rues se ressemblent, toutes les rues sont petites et encombrées, et le nom des rues est très irrégulièrement indiqué !

Le scooter : j'ai, je fais (déjà !)

- j'ai le casque ; rassurez vous tous, j'ai le casque, je l'ai acheté trois semaines avant d'avoir le scooter pour pouvoir monter sur les motos des autres sans attraper de poux ou d'amende. Il est bleu, pour aller avec mes yeux...
- je passe au feu très très orange et je démarre alors que le feu est encore pas tout à fait vert !
- je prends des sens interdits... pas beaucoup, juste un en fait : celui qui m'amène à la station service... et me fait traverser la voie rapide à 4 voies pleine de camions dans le sens de la largeur pour aller chercher de l'essence...
- je slalome dans tous les sens : et hop le passant, et hop le bus, et hop entre deux scooters, et me voilà !
- je klaxonne un peu ; la plupart des gens ont le klaxon greffé sur le pouce gauche, personnellement j'alterne encore entre le klaxon et le clignotant... mais j'avoue que mon pouce préfère de plus en plus la première option !
-je conduis en talon et en jupette ; les filles d'ici conduisent en talon de 12, pas moi.

Et tout se passe bien !

lundi 2 août 2010

La pagode que je vois de ma fenêtre

Il y a en d'autres, plein d'autres dans Hanoi ; mais celle-ci fait partie de mon paysage...





Et même le poisson rouge a le droit à son petit décor !

Sortie de la messe le dimanche soir